Une meilleure détection de l’ADN altéré

Un article publié dans la revue Plos One fait état d’une amélioration technique en matière de test ADN :

http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0114148

Pour ce faire, l’ENS de Lyon, l’université Lyon I et le CNRS se sont associés pour effectuer des recherches en matière de test d’ADN altéré. Biologistes, géologues et paléo-généticiens ont travaillé ensemble afin de mettre en place un nouvel outil basé sur la spectroscopie. Le point de départ était en effet de chercher un moyen d’analyser des échantillons d’ADN ne pouvant pas être traités par un test ADN classique basé sur l’analyse chimique. On comprend mieux dès lors, l’intérêt que portent les paléo-généticiens et les géologues au projet, puisqu’ils sont amenés à étudier des fragments d’ADN dépassant aisément plusieurs milliers d’années d’ancienneté.

Les biologistes aussi y portent une certaine attention, puisque la technique serait prompte à leur faciliter la tâche. Dans un test ADN classique, on utilise de l’enzyme polymérase. Cette enzyme intervient habituellement dans la réplication, la recombinaison et la réparation de l’ADN. Elle est donc utilisée dans le cadre de l’étude de vieux échantillons afin d’en tirer le plus de matière exploitable possible. L’inconvénient de cette méthode est qu’elle est assez laborieuse, sans garantie de trouver de l’ADN exploitable à la fin du processus. En effet, les échantillons d’ADN peuvent être altérés par le temps ou par contamination d’autres matériaux, ce qui empêche un test ADN classique.

La présente méthode adopte une approche différente, puisqu’elle se base sur la spectroscopie vibrationnelle Raman SERRS (Surface Enhanced Resonant Raman Spectroscopy). Pour tester le protocole, un échantillon d’ADN a été prélevé sur des chamois. Divers degrés d’altération ont été sélectionnés dans les échantillons, afin de tester la fiabilité du test ADN par spectroscopie vibrationnelle. Les résultats ont été concluants, puisque les prélèvements les plus altérés n’ont pas pu être analysés par le biais d’un test ADN classique ; en revanche, l’analyse spectroscopique n’a présenté aucune limitation à l’analyse de ces échantillons. Ces résultats sont une première en matière de test ADN sur une base non-enzymatique. La porte est désormais ouverte sur l’analyse de nombreuses pièces anciennes ou très altérées qui n’avaient pu être traitées par le procédé habituel. Par extension, la spectroscopie vibrationnelle pourra être utilisée pour analyser sous un nouveau jour des échantillons médicaux présentant des mutations génétiques particulières, comme dans le cas de cancers.