La révélation du test de paternité qu’a passé Steve Jobs

Les faits en eux-mêmes remontent à bien longtemps, puisqu’il faut revenir en 1977 pour comprendre ce qui motive la polémique actuelle autour du fondateur d’Apple. Steve Jobs est alors en couple avec Christiann Brennan, une jeune femme qui finit par tomber enceinte. Là, elle devra supporter un Steve Jobs colérique « façon Tourette » selon ses propres mots. En 1978, l’enfant naîtra et se fera nommer Lisa. Malgré les espérances de sa compagne, Steve Jobs ne reconnaîtra pas l’enfant. Christiann Brennan entamera alors une action en recherche de filiation, afin qu’il soit définitivement établi que l’icône de la marque à la pomme est bien le père de la petite Lisa. Elle ira de déception en déception lorsqu’elle devra se confronter au businessman, puisque ce dernier n’hésitera pas à invoquer les pires arguments s’ils peuvent l’exonérer de sa responsabilité. Ainsi, Steve Jobs expliquera tour à tour qu’il est stérile et ne peut donc pas être le père de Lisa, puis que Christiann a couché avec tellement d’hommes qu’il est impossible d’affirmer avec certitude qui en est le père.

C’est assez pour semer le doute dans l’esprit du juge, qui ordonne que l’on procède à un test de paternité afin de faire toute la lumière sur la filiation de cet enfant. Les résultats indiqueront que Steve Jobs est bien le père de Lisa, malgré toutes les réfutations qu’il a pu porter durant la procédure judiciaire. Le plus cocasse est que malgré qu’il aie systématiquement refusé d’admettre cette paternité, il fera nommer en 1983 l’un des nouveaux ordinateurs de chez Apple par un nom qu’il connaît pourtant bien : Lisa. Pour Christiann, la lutte n’est pas terminée. Si le test de paternité reconnaît bien que Steve jobs est le père de son enfant, il lui reste encore à faire reconnaître ses droits. C’est là qu’elle sera confrontée à un Steve Jobs qui calcule jusqu’au moindre dollar, et a un comportement parfois très limite avec sa fille ( à qui il paye pourtant les études). Le président-star d’Apple s’en sort avec une pension alimentaire de 500$ à régler tous les mois pour le compte de sa fille, alors que sa fortune est à l’époque estimée à 200 000 000$ et que sa société entre en bourse.

Cette histoire était déjà évoquée par christiann Brennan dans le livre qu’elle a fait publier en 2013. Sobrement intitulé « The Bite in the Apple: A Memoir of My Life With Steve Jobs », l’ouvrage fait pourtant l’effet d’une petite bombe qui vient écorner l’image d’un président que beaucoup glorifient. Toujours dans cette lignée, c’est plus récemment le film d’Alex Gibney qui fait parler de lui. Sous le titre « Steve Jobs : Man in the machine », le réalisateur a pour projet de montrer les dessous de cette personnalité complexe qu’est Steve Jobs dans un style plus proche de la dénonciation que de l’éloge. Ce faisant, le film remet sur la table l’épisode de ce test de paternité, qui traduit aussi bien le caractère retors que les travers privés du personnage