Un test ADN à domicile pour diagnostiquer le syndrome de Bloom ?

La toute-puissante FDA (Food & Drug Administration) vient d’autoriser la mise sur le marché américain d’un test ADN bien particulier, et ce sous plusieurs aspects. On sait pourtant que l’autorité de régulation américaine est encore quelque peu frileuse quant à certains types de tests ADN. Ainsi, ce n’est que tout récemment qu’ont pu être commercialisés des tests prédictifs de santé qui étaient jusque là interdits par la FDA aux États-unis. L’autorisation de ce ce test pour détecter le syndrome de Bloom est donc une nouvelle ouverture vers une libéralisation de l’accès aux tests génétiques, et ce sur deux principaux aspects.

Tout d’abord, ce test ADN est qualifié de « home test » ; cela signifie qu’il sera réalisable directement à domicile, mais aussi qu’il ne sera pas nécessaire de l’envoyer en laboratoire (ce qui n’empêche pas que ledit laboratoire vende le test). Les résultats seront donc disponibles rapidement à domicile, à l’instar de ce qui se fait déjà pour les tests de grossesse par exemple. Cet avantage pratique explique néanmoins la frilosité première des autorités américaines sur le sujet, puisque le site de la FDA rappelle que le mieux reste un test en laboratoire ou via un médecin. Elle ne nie cependant pas les avantages pratiques d’une telle méthode qui permet une plus grande accessibilité, une détection rapide de la maladie (et plus on la prend tôt en charge, plus ses chances d’être dangereuse diminuent), donc une plus rapide adaptation du traitement.

D’autre part, ce test ADN est spécifiquement destiné à la détection du syndrome de Bloom. Cette maladie génétique rare entraîne un dysfonctionnement dans la croissance (les personnes atteintes sont souvent de petite taille), une photosensibilité accrue, une résistance moindre aux virus et des prédispositions au cancer. Cette maladie étant héréditaire, elle peut parfois se transmettre par l’allèle récessive d’un gène. Il est donc possible que des parents n’aient aucun symptôme, mais puissent transmettre cette maladie rare à leurs enfants.

C’est pourquoi la FDA utilise l’autorisation de ce home-test comme une sorte de précurseur. Le but est de modifier l’approche du circuit de santé, afin de raccourcir les délais d’obtention des résultats. L’attention reste cependant de mise, puisque la FDA prévoit une possibilité de retours d’avis des usagers pendant 30 jours après l’achat du test ADN. Si les retours client sont concluants, cette manière de faire pourrait être étendue à d’autres tests ADN à domicile de ce type. Il est donc possible d’envisager une modification du cadre législatif régissant ce type de produit, dont les ventes montent d’autant que les techniques utilisées sont de plus en plus pointues.