Un nouveau facteur génétique dans l’explication de la maladie d’Alzheimer?

La maladie d’Alzheimer reste encore énigmatique sur beaucoup de points. Une nouvelle étude du Scripps research Institute vient cependant remettre en cause la perspective actuelle de cette pathologie par le biais d’une nouvelle étude relatives aux caractéristiques génétiques de l’Alzheimer. C’est à une équipe de chercheurs menés par Jerold Chun que l’on doit cette découverte, qu’ils ont faite à La Jolia (en Californie). Ces recherches ont été publiées dans la revue e-LIFE sous le titre « Genomic mosaicism with increased amyloid precursor protein (APP) gene copy number in single neurons from sporadic Alzheimer’s disease brains » :

http://elifesciences.org/content/4/e05116

La découverte faite par l’équipe de chercheurs tient en une variation de l’ADN dans les neurones en rapport direct avec la maladie d’Alzheimer. Cette avancée est encourageante, puisque les traces génétiques repérées auparavant tenaient plus des facteurs favorisant la maladie que de marqueurs réels de l’Alzheimer dans l’ADN neuronal. Par exemple, la 21ème paire de chromosomes avait déjà été identifiée comme potentiellement porteuses de risques (que l’on connaît déjà dans le cas de la trisomie 21).

Pour parler de cette complexité de l’ADN neuronal, Jerold Chuns parle de « mosaïque génétique , notamment dans le titre de l’étude publiée sur e-Life ; et afin de déterminer ce qui différenciait génétiquement un cerveau atteint d’Alzheimer d’un cerveau qui ne l’est pas, il a été décidé par l’équipe de faire des recherches sur 53 spécimens. Ce sont donc 21 cerveaux en bonne santé qui ont vu leur ADN comparé à celui de 32 cerveaux atteints de la maladie.

L’expérience s’est révélée probante, puisque les cerveaux atteints par Alzheimer ont révélé la présence en grand nombre de paires de bases supplémentaires au sein de 90 % des cellules atteintes. D’autres examens ont été menés sur la multiplication du gène APP, situé dans la 21ème paire de chromosomes et dont les mutations expliquent environ 9 % des cas de transmission intra-familiale de la maladie. L’étude des chercheurs de La Jolia a donc cherché à déterminer le nombre de copies de ce gène dans 154 neurones atteints d’Alzheimer. Cette hypothèse s’est également révélée bonne, puisqu’un test ADN sur des neurones atteints a montré que les malades avaient 4 fois plus de chances d’avoir plus de deux copies du gène APP.

Ces changements laissent penser que la maladie modifie en profondeur le code génétique du cerveau, mais ouvrent également la porte à une nouvelle voie de recherche. Selon l’équipe de recherche, les résultats obtenus ici ne se retrouvent pas dans les analyses sanguines car l’effet est cantonné aux cellules neuronales. Un test ADN approfondi des conséquences d’Alzeheimer sur la génétique neuronale pourrait donc nous en dire plus sur cette maladie dont beaucoup de pans nous