De l’ADN chimique contre les cambriolages
C’est la nouvelle méthode en cours d’expérimentation dans le sud de la France. Elle consiste en un mélange bien particuliers de produits chimiques qui sont incolores, inodores, mais n’en marquent pas moins le support sur lequel ils s’inscrivent. Dès lors, comment détecter ce marquage que l’on ne peut ni voir ni sentir ? Ici, ce n’est pas un test ADN qui servira de révélateur, mais un simple passage sous une lampe à UV puisque le mélange est constitué de fluorescéine (qui comme son nom l’indique, prend une coloration fluorescente sous l’exposition d’ultra-violets). Cette utilisation des ultra-violets est déjà connue pour la détection de traces organiques, comme on peut le voir dans diverses séries policières. Elle l’est un peu moins dans le domaine de la prévention contre le vol. La société Smartwater a toutefois tenu le pari en commercialisant des kits de marquage par ADN chimique. Les sachets vendus 90€ pièce, sont grevés d’une licence de 60€ par an pour les particuliers hors-dispositif spécial.
La sortie de de produit n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, puisque la préfecture a désigné Aubagne comme ville-test pour cette nouvelle méthode de prévention des cambriolages. Selon le préfet, ce sont à la fois le souci interne de sécurité à Aubagne et la proximité avec Marseille (et donc potentiellement avec sa délinquance) qui ont poussé les autorités à réagir. L’utilisation de l’ADN chimique s’inscrit alors dans une démarche globale de renforcement sécuritaire, qui comprend également l’installation de caméras, le renforcement des effectifs policiers… Pour communiquer sur ces mesures, une présentation a eu lieu à l’espace des Libertés d’Aubagne en présence notamment du maire Gérard Gazay, et de la commissaire Sandrine Destampes, de représentants de la préfecture, et bien sûr de la société Smartwater dont les produits étaient omniprésents. Il était ainsi annoncé la distribution de 700 de ces kits afin de tester leur efficacité sur le terrain grandeur nature qu’est la ville d’Aubagne.
L’idée est de dissuader les cambrioleurs ; il est clair qu’en soi, le marquage à l’ADN chimique n’empêche nullement un objet d’être volé. Cependant, ce marquage spécifique permet d’en retrouver le propriétaire et s’avère difficile à faire disparaître complètement. En outre, la technique d’identification se veut très simple puisque la lampe à UV fait office de test ADN, ce qui est beaucoup plus rapide qu’un envoi en laboratoire. Idéalement, il faut annoncer la présence du dispositif d’ADN chimique à des fins dissuasives, tout comme l’on annonce la présence d’une alarme ou celle d’un chien de garde. La marque ne pouvant être détectée à l’ œil nu, il est probable que les cambrioleurs préféreront s’attaquer à des objets non marqués plutôt que de risquer une identification lors de la revente.