Trois français enlèvent un enfant en Serbie pour trafiquer un test de paternité

L’affaire commence en Serbie, à Belgrade, avec un enlèvement en pleine rue. L’enfant de 2 ans est arraché des bras de sa mère par un couple, qui s’enfuit directement en voiture pour ne pas être inquiété. C’était sans compter sur la police serbe, qui a été avertie par les témoins, eux-mêmes alertés par les cris de détresse de la mère. S’ensuit alors un scénario digne d’un film d’action pendant lequel une course poursuite s’engage pour arrêter la voiture en fuite. La police sort les grands moyens, plusieurs patrouilles sont aux trousses des kidnappeurs et un hélicoptère les aide à garder leur trace. La stratégie paye, puisque les forces de l’ordre parviennent finalement à stopper le véhicule à environ 20km de la frontière entre la Serbie et la Croatie, après trois heures de course-poursuite.

Une fois en garde à vue, on découvre que les trois suspects ont des passeports français. Originaires du Gard, le trio est composé d’une femme de 26 ans et de ses parents. Si l’acte en lui même est grave, le motif en est toutefois bien particulier. Lorsqu’elle est passée aux aveux, la jeune femme a expliqué qu’elle avait enlevé l’enfant parce qu’elle en avait besoin pour un test de paternité en France. En effet, cette jeune mère en pleine instance de divorce craignait de perdre la garde de son enfant. Afin de léser son futur ex mari, elle a eu l’idée de kidnapper une enfant ressemblant trait pour trait à la fille qu’ils ont eu pendant leur mariage. Le but était de faire passer le test de paternité à cet enfant substitué à l’original, ce qui aurait bien évidemment rendu la preuve de tout lien de filiation impossible.

Consciente de la gravité de son geste, la jeune femme assure néanmoins qu’elle comptait remettre l’enfant à ses parents une fois le test de paternité effectué. Toujours est-il que l’infraction est constituée, et que les trois protagonistes de l’affaire risquent chacun 15 ans de prison s’ils sont jugés sous les lois de Serbie. De leur côté, les policiers serbes ont rapidement contacté leurs homologues français afin d’établir une collaboration pour que l’affaire soit traitée en bonne et due forme. C’est alors qu’ils ont appris que les suspects avaient déjà un casier judiciaire dans leur pays d’origine. Reste donc à savoir maintenant si les trois suspects seront jugés en Serbie ou en France. Relevons aussi qu’en plus de soustraire une enfant à sa mère, cette volonté de fausser un test de paternité (si elle est relevée par le juge français) risque de fortement jouer en défaveur de la jeune femme dans sa procédure de divorce. Avec cette arrestation, la mère de 26 ans a donc perdu sur tous les plans possibles et imaginables.