Un test ADN de masse à La Rochelle

C’est au lycée catholique Fénelon-Notre-Dame.que commence ce fait divers sordide. Un viol est commis dans l’enceinte de l’établissement, mais la victime n’a pas pu voir le visage de son agresseur. En revanche, la police scientifique parvient à récupérer une empreinte ADN à partir des traces laissées par le violeur. Des recherches sont faites au FNAEG, mais la trace ADN retrouvée le correspond à aucune de celles déjà enregistrée dans le fichier des empreintes. La possibilité de portrait-robot génétique existe, mais elle est très marginale et surtout limitée aux cas où il n’y a aucune autre solution. Or, les forces de l’ordre ont effectivement opté pour une méthode alternative, et ils ont pour cela sorti les grands moyens…

Il est décidé qu’un test ADN sera effectué sur tous les hommes présents dans le lycée au moment du crime, c’est à dire les professeurs, élèves masculins, et personnels annexes matériellement susceptible d’être les auteurs du crime par leur présence dans l’enceinte de l’établissement. Concrètement, cela représente 527 tests ADN à réaliser. Bien évidemment, il ne peut pas être procédé à un tel examen de la même manière que pour des particuliers, aussi bien en termes de temps que de coût. On apprend ainsi que la police a négocié des tarifs avantageux avec un laboratoire, qui réalisera tous ces tests pour la somme de 5000€. Les prélèvements seront d’abord envoyés à un laboratoire spécialisé de Lyon, qui sera chargé d’établir les 527 profils ADN en fonction des marqueurs retenus par les forces de l’ordre. Ces profils seront ensuite transmis à un second laboratoire spécialisé, qui lui est situé sur Nantes et sera chargé de les comparer avec la trace ADN du coupable retrouvée de la police scientifique.

Dans un premier temps, tout le monde se pliera aux prélèvements d’ADN, sauf un élève. Il en a légalement le droit ; mais tout comme le juge civil peut considérer le refus d’un test de paternité comme une preuve supplémentaire de la filiation existante, un refus de prélèvement dans une affaire pénale peut fortement augmenter les soupçons des enquêteurs. Le jeune homme dira d’abord refuser pour des raisons personnelles, avant de se rétracter et se plier au test à l’instar de tous les autres suspects. Et bien que l’attention ait été attirée sur ce jeune homme après ce seul et unique refus sur 527 prélèvements, il s’est avéré que les tests ADN sont tous négatifs. L’enquête continue donc pour retrouver le coupable, qui ne faisait apparemment pas partie des personnes officiellement sur les lieux à l’heure ou le crime a été commis. Il reste néanmoins à tester les empreintes des personnes présentes lors des faits, mais pas lors du prélèvement général. Les tests négatifs et le mode opératoire semblent toutefois indiquer que l’auteur du crime est un prédateur, qui a une technique bien établie et risque de recommencer à tout moment.