L’ADN le confond, la cour le condamne, il clame son innocence mais ne fait pas appel

 Le 13 février 2015, la Cour d’assises des Deux-Sèvres devait se prononcer sur le cas de Williams Martin. Cette comparution devant la justice criminelle fait suite à la découverte du corps de son ex-compagne Élodie Malguid. Le corps de cette jeune femme et mère de famille de 19 ans avait été découvert en août 2011 à Brûlain, étranglé avec la chaîne qu’elle portait. Au départ, l’enquête policière ne visait aucunement Williams Martin, bien au contraire. Pour brouiller les pistes, ce dernier avait suggéré que le meurtrier venait probablement de la famille de la victime. Il visait même très précisément Frédéric, le père d’Élodie. Plusieurs tests ADN ont donc été faits par les enquêteurs sur tous les hommes de la famille de la victime. Après comparaison avec l’ADN inconnu retrouvé sur le corps, il s’est avéré qu’aucun d’eux n’était responsable.
En revanche, l’étau a fini par se resserrer autour de Williams Martin, qui devenait de plus en plus suspect aux yeux des enquêteurs. Outre cette fausse piste sur laquelle il les a mené, le contexte de sa relation avec la victime le désignait comme un bon coupable potentiel. On a ainsi appris que le suspect et la victime avaient rompu peu avant les faits. Autre élément accablant, c’est l’ADN de Williams Martin et non celui vu père d’Élodie Malguid, que l’on a retrouvé sous les ongles de la jeune femme. Pour couronner le tout, un nouveau test ADN effectué sur la voiture de Williams Martin a permis d’établir que son coffre était jonché de traces de sang de la jeune femme. C’est donc en détention préventive que le suspect continuera de clamer son innocence, jusqu’à la toute récente tenue de son procès.
L’avocat de la défense, Me Sillard, décrit un homme abattu par la tristesse de la rupture. Il ne nie toutefois pas que son client présente tout à fait le profil du « coupable idéal » selon ses propres mots. Cette même ligne de défense sera tenue par l’avocat lors du procès, qui tentera d’invoquer son manque affectif chronique et le choc que lui a causé la séparation, afin de rendre les jurés plus cléments. Si la cour n’est pas sensible à ces arguments, la peine maximale qui peut être requise contre Williams Martin est la prison à perpétuité. C’est ce parti que prendra le juge, qui optera pour 20 ans de réclusion criminelle. Les diverses empreintes génétiques retrouvées dans la voiture et sur la victime, mais aussi les tests ADN que la famille d’Élodie Malguid a dû passer, sont autant d’éléments ayant emporté la conviction du jury. Le dernier paradoxe de cette affaire sera la réaction de l’accusé, qui continue de clamer haut et fort son innocence. Malgré cela, il ne fera rien des 10 jours de délai qui lui sont laissés pour faire appel de la décision le condamnant.