Un test ADN explique le manque d’affection des chats

Pourquoi les chats sont-ils plus farouches que les chiens ? Pourquoi sont-ils beaucoup moins réceptifs que ces derniers à la compagnie des hommes ? Une test ADN sur des félins auquel les chercheurs de l’université de Washington ont procédé, vise à nous apporter un commencement de réponse à cette question :

http://www.pnas.org/content/111/48/17230.abstract

Comme l’indique le titre de l’étude, le point central de ce test ADN porte sur l’analyse de la domestication des chats. Rappelons tout d’abord que le chat n’est domestiqué par l’homme que depuis environ 9 millénaires. De ce fait, la branche sauvage et la branche domestique de l’espèce féline ont finalement très peu de choses qui les séparent. C’est pourquoi au contraire du chien, le chat domestique reste encore un animal intrinsèquement solitaire, et donc moins susceptible de rechercher le contact avec les humains.

En ce sens, on avait déjà fait des constats similaires en matière de marronnage : lorsqu’un animal partiellement ou complètement domestiqué revient à la vie sauvage (il est alors dit « marron » ou « féral »), il s’adapte plus ou moins vite à son nouvel environnement. Or, le chat fait partie des espèce qui reviennent le plus couramment à la vie sauvage et s’y adaptent le mieux. Il est alors dit « chat haret » ou plus communément « chat errant ».

Pour en revenir à l’étude, la recherche a porté sur une chatte dont la lignée ascendante était connue. Le prélèvement ADN ainsi obtenu a ensuite été comparé à celui de chats sauvages, les critères de comparaison retenus étant l’agressivité, la recherche de la récompense, la néophilie/phobie… Les résultats suggèrent que les hommes auraient commencé à domestiquer des chats par nécessité de chasser les nuisibles des réserves agricoles. En vertu du circuit de récompense, les félins les moins farouches auraient été sélectionnés petit à petit afin de rester auprès des hommes. De même que pour les chiens, c’est cette sélection fondée sur des intérêts réciproques qui au fil des millénaires a génétiquement séparé les chats sauvages des chats domestiques.

Néanmoins, les tests ADN effectués sur ces chats ont montré qu’ils étaient encore très formatés pour la vie sauvage. Leurs sens sont encore très développés, d’où leur capacité à voir dans l’obscurité quasi-complète ou encore leur ouie fine, qui trahissent leur nature de chasseurs. C’est pourquoi ils peuvent subvenir seuls à leurs besoins, et ne marquent qu’une affection très limitée envers leur propriétaire.