Mythe du yéti : l’ADN vient briser toutes les « preuves »

Yéti, Sasquatch, Bigfoot, Abominable homme des neiges… ses noms divergent, mais la récurrence de ce mythe à travers le monde est pour certains la preuve la plus flagrante de son existence. Le yéti est l’un des plus gros cheval de bataille de la cryptozoologie, qui vise à établir l’existence d’animaux non répertoriés ou considérés comme mythiques. On dénombre ainsi de nombreuses demandes de reconnaissances en parallèle de celle-ci, comme le monstre du loch Ness ou le Chupacabra.. Si certains y voient une inversion de la charge de la preuve, les cryptozoologistes déclament leur espoir de prouver l’existence du yéti, car aucune étude scientifique n’a réussi à démontrer de manière certaine le caractère fictif de cet animal.

Ce sont ces considérations allant à l’encontre de la méthode scientifique, qui sont venues à bout de la patience de Bryan Skykes. Ce généticien de l’université d’Oxford a pris le parti de considérer de manière sérieuse les preuves apportées par les différents témoins. Pour cela, il a contacté le musée de géologie de Lausanne, qui disposait d’une trentaine d’échantillons appartenant supposément au yéti. C’est à partir de cette trentaine d’échantillons (majoritairement des poils) qu’il commencera son étude. Pour savoir si ces traces ADN appartiennent à un animal encore inconnu, il les a comparé avec les profils ADN d’espèces déjà répertoriées par l’homme. Les résultats ont été probablement plus décevants pour les cryptozoologues que pour les scientifiques. En effet, on a retrouvé pêle-mêle de l’ADN de cheval, de porc-épic, de vache, de loup, de mouton, d’ours, et même d’humain (!).

Ce test ADN a pourtant réservé une surprise qui devrait ravir les deux camps. Un échantillon de poil prélevé il y a 40 ans au Tibet a retenu l’attention des scientifiques. Un autre échantillon venu d’Inde a aussi été conservé pour observation plus poussée. Ils appartiennent à un ours dont l’espèce est encore inconnue. L’animal serait un hybride entre l’ours brun et l’ours polaire. Une expédition est donc en pleine préparation pour aller découvrir plus de choses sur le terrain. En comparaison des autres échantillons fantaisistes, le cas des poils de cet ours hybride montre bien la différence qu’il peut y avoir entre une confusion sincère et un pur canular. On comprend difficilement comment on peut confondre un poil humain et un poil de yéti ; la confusion est en revanche mieux compréhensible dans le cas d’une forme d’ours que l’on ne connaît pas. Le contexte montagnard et la circulation des légendes sur le yéti ont pu suffire à ce que les découvreurs de cet échantillon amalgament les deux en toute bonne foi.