Kevin Martin innocenté 26 ans après grâce à l’ADN

En juillet dernier, la Cour fédérale américaine a reconnu son erreur sur le cas de Kevin Martin, un homme qui avait été condamné en 1982 suite à de multiples braquages et à un meurtre doublé d’un viol. Son complice de l’époque, William Davidson, avait écopé de 65 ans de prison pour des faits similaires de braquage. Martin clamera son innocence pendant une trentaine d’années durant, mais un poil retrouvé sur la scène du crime qu’on lui attribuera injustement. Le véritable coupable se gardera alors bien de dénoncer l’erreur, arguant lors du procès qu’il n’a fait que jouer le rôle de guetteur pendant que Kevin Martin tuait et violait la jeune femme.

Malgré sa mise en liberté surveillée en 2009, Kevin Martin continuera de nier ce viol jusqu’à ce que la procédure aboutisse en 2014 sur l’acceptation de sa demande en réouverture de l’enquête. Si la demande de révision du procès a pu se faire dès la condamnation, le recours aux techniques du test ADN n’a pu se faire que bien plus tard puisque Martin a été condamné en 1982 et que les premières utilisations judiciaires relatées de tests ADN datent de 1987. Pour établir la vérité, un échantillon du sperme retrouvé sur Ursula Brown sera analysé afin de vérifier si l’ADN est bien celui de la personne condamnée pour son meurtre et son viol.

Le test ADN révélera que Kevin Martin est innocent quant à cette affaire ; en revanche, une correspondance sera établie avec le vrai auteur du viol suivi de meurtre, qui n’est autre que son complice de l’époque William Davidson. 26 ans plus tard, il était donc encore possible de faire un test ADN à partir d’une trace vieille de plusieurs années. Cette erreur judiciaire est le résultat de fautes procédurales graves, ce pourquoi le procureur le procureur Machen assumera la faute commise par la justice à l’époque et exprimera ses excuses dans un communiqué public. L’utilisation croissante de l’analyse ADN dans le cadre judiciaire a permis, selon l’organisation Innocence Project, de sauver 317 condamnés, dont 18 à la peine de mort ; plus inquiétant, quasiment ¾ de ces condamnés innocentés se trouvaient être des afro-américains. Le blanchiment par l’analyse ADN est ici un succès estimable, mais probablement encore insuffisant quand on sait que sur la seule année 2012, plus de 2 200 000 personnes étaient incarcérées dans les prisons américaines.

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