Test ADN : au Maroc, les relations sexuelles en dehors du mariage sont interdites par la loi. Les enfants nés dans ce contexte n’existent pas aux yeux de la société. Explications.

L’islam interdit et condamne les relations en dehors du mariage. Les enfants nés de ces relations strictement interdites par la loi n’ont aucune identité aux yeux de l’état. Ils n’ont aucun état civil, ils ne peuvent par exemple pas aller à l’école dans la plupart des cas. Depuis quelques années maintenant, la situation a légèrement évolué dans le bon sens : depuis 2014, ces enfants ont le droit de porter le nom de leur mère. Qu’en est-il du père ? Il n’a aucune responsabilité. Même si vous avez en votre possession un test ADN prouvant sa paternité, la loi ne condamnera pas le père de l’enfant. Il n’est pas obligé de le reconnaitre, il est libre. Finalement, les enfants sont les grands perdants dans cette histoire. C’est eux qui payent les pots cassés. Comment est-il possible de fermer les yeux sur un test ADN, une preuve formelle ?

En début d’année, une mère de famille a saisi la justice pour que le père reconnaisse son enfant, né d’une relation hors mariage. Pour la première fois au Maroc, le juge a statué en faveur de la plaignante. Le père a été condamné à reconnaitre l’enfant et à payer des indemnités. Un jugement historique. Les associations, qui œuvrent dans ce sens depuis dix ans, ont été ravies d’apprendre la nouvelle. Mais elle n’a pas duré car la cour d’appel de Tanger a cassé ce jugement. Les juges ont privilégié la loi marocaine au droit international des enfants. Une vraie déception ! La mère de famille avait présenté un test ADN attestant de la paternité de l’homme en question. Elle va faire appel de cette décision de justice, l’histoire n’est pas encore terminée.

Source : http://information.tv5monde.com/afrique/journee-des-droits-de-l-enfant-au-maroc-les-orphelins-de-pere-204725