Test ADN : dans la ville de Misrata, près de 700 corps sont gardés, ils appartiennent tous à des djihadistes. La place et les moyens manquent à l’appel mais aucun pays n’a encore réclamé de corps. Enquête.

Misrata n’est pas très loin de Syrte, un ancien fief de l’état islamique, il a été anéanti par l’armée libyenne avec la collaboration de l’armée américaine. Depuis un an, des corps affluent par dizaines. Misrata est devenu une morgue improvisée pour stocker ces dépouilles. Mais personne ne demande à les récupérer. Ces cadavres sont abandonnés par l’état islamique mais également par leur pays d’origine : la Libye, la Tunisie,…Personne ne veut de ces corps. Dans la ville de Syrte des centaines de cadavres en putréfaction ont été retrouvés dans les rues, l’état islamique a dû improviser des cimetières en urgence. Il était question de risque sanitaire important.

Misrata est donc une morgue montée de toute pièce avec les moyens du bord. Quelques containers frigorifiques contiennent ces centaines de cadavres. Ali Tuwaileb explique qu’il n’y a plus de place, alors que d’autres cadavres arrivent. Pas un seul corps a été rapatrié dans son pays d’origine. Depuis leur arrivée, ces dépouilles n’ont pas bougé. Pour chaque corps, il y a une fiche d’identification avec un échantillon ADN et tous les éléments présents sur le cadavre. Grâce à cet échantillon ADN, il sera possible de faire un test ADN si nécessaire. Un test ADN peut, par exemple, permettre une identification formelle du défunt.

Toutes ces informations ont été transmises au bureau du procureur général de Tripoli. Il doit décider quoi faire de tous ces cadavres : les incinérer ? Les enterrer ? Pour le moment, le procureur général n’a pas répondu et Ali Tuwaileb doit pourtant continuer à amonceler les dépouilles. Tripoli doit prendre une décision rapidement à ce sujet.

Source : https://www.tdg.ch/monde/misrata-cadavres-oublies-ei/story/29989175