Un test ADN pour dépister le papillomavirus

Le papillomavirus est responsable du cancer du col de l’utérus. On recommande aux femmes de consulter régulièrement pour faire un dépistage car les risques augmentent avec l’âge, et aussi lors des premiers rapports sexuels. Ce dépistage a généralement lieu chez un gynécologue qui prélève localement avec un écouvillon des cellules du col de l’utérus. Le procédé ne diffère en soi pas grandement d’un test ADN classique où l’on prélève de la salive pour la faire ensuite analyser. Après le prélèvement, les échantillons sont analysés en laboratoire afin de détecter au microscope la présence ou non d’anomalies dites pré-cancéreuses.

Une autre méthode a toutefois fait son apparition. Elle s’est développé avec la modernisation des techniques de test ADN, qui ont conséquemment pu être adaptées à la détection du papillomavirus. On parle alors de test HPV (Human PapillomaVirus). Cette solution consiste en un test ADN qui, au lieu de chercher les anomalies au microscope, va chercher l’ADN même du HPV. Qu’en est-il dès lors de ces deux méthodes : sont-elles égales, ou bien est-ce que l’une d’entre elle permet un meilleur taux de détection que l’autre ?

C’est ce qu’ont voulu déterminer plusieurs chercheurs américains dans une revue médicale spécialisée :

http://www.gynecologiconcology-online.net/article/S0090-8258%2814%2901549-2/abstract

Ils en sont arrivés à la conclusion qu’au mieux le test HPV avait un meilleur taux de détection que l’examen au microscope, et que dans certains cas ce type de test ADN pouvait même confirmer ou infirmer des anomalies que le microscope ne pouvait pas identifier avec certitude. Lex expérimentations ont eu lieu sur plusieurs milliers de femmes. Elles ont combiné analyse au microscope seule, analyse au microscope et test HPV, et enfin une procédure de test HPV unique et systématique dès le premier dépistage.

L’étude a démontré que le taux de détection des cellules pré-cancéreuses était bien meilleur par le test ADN que par l’examen au microscope. Le rendement du test HPV dépassait d’environ 25 % celui de la détection au microscope. La technique du test ADN a même permis de détecter deux fois plus de tumeurs que le microscope chez les femmes de 25 à 29 ans qui ont participé aux expérimentations. Cette étude vient donc confirmer l’intuition que le test ADN permet une bien meilleure analyse qu’une observation au microscope, ce qui n’était jusque là pas prouvé. C’est pourquoi le test HPV n’est encore que recommandé de manière subsidiaire dans la plupart des pays, même si l’Australie a préféré le prescrire comme méthode principale d’analyse lors des premiers dépistages du papillomavirus.