Comment la science se sert-elle du test de paternité ?

 

Si le test de paternité est cantonné au test de paternité légal pour les particuliers français, il n’en est pas de même pour ce qui est de la recherche scientifique. Ainsi, l’article 16-11 du Code civol énonce à ce sujet :

« L’identification d’une personne par ses empreintes génétiques ne peut être recherchée que :

1° Dans le cadre de mesures d’enquête ou d’instruction diligentées lors d’une procédure judiciaire ;

2° A des fins médicales ou de recherche scientifique ;

3° Aux fins d’établir, lorsqu’elle est inconnue, l’identité de personnes décédées »

En la matière, le régime applicable au test de paternité – et au test ADN en général – est donc aligné sur celui de la législation que l’on retrouve couramment dans les autres pays (c’est à dire sans avoir besoin d’une autorisation judiciaire). Concrètement, comment ce droit s’applique-t-il en laboratoire, et à quel type de recherches sert-il ? En voici quelques exemples divers et variés :

– Les recherches sur la parthénogenèse : chez les mammifères, la reproduction est généralement sexuée, c’est à dire qu’elle nécessite l’apport génétique d’un mâle et d’une femelle. C’est tout le principe du test de paternité, qui va chercher à déterminer chez un enfant l’apport génétique (ou non) d’un père présumé. Dans certains cas, on constate que des individus mettent bas, pondent des œufs… alors qu’il n’y a pas eu de reproduction avec un mâle. Le test de paternité permet alors de déterminer s’il y a eu une très longue rétention de semence en raison de la rareté des partenaires, ou si l’on est bien devant un cas de parthénogenèse.

– La vérification des lignées animales : très récemment, le test de paternité a été mis au service des éleveurs canins afin de vérifier les informations figurant sur le livret du chien. Sachant qu’un chien de race peut facilement coûter plusieurs milliers d’euros, l’investissement peut vite s’avérer risqué si la descendance de l’animal n’est pas celle indiquée sur son livret (d’autant plus s’il est destiné à faire des concours). Il a ainsi été prouvé grâce au test de paternité qu’environ 1/4 des mentions de ce type étaient erronées.

– Les recherches sur les maladies héréditaires : certaines maladies rares sont dites « héréditaires », c’est à dire qu’elles sont transmises à l’un ou l’autre des parents. Préalablement à ce type d’étude, il est donc nécessaire de contrôler les liens de parenté entre les participants pour être certain d’utiliser des sujets viables pour l’échantillon. C’est de cette façon que l’on a pu obtenir de manière indirecte des chiffres sur la discordance de paternité, puisque le test de paternité préalable généralisé à tout un échantillon permet de déterminer le taux de participants qui ont dû etre rejetés pour « discordance de paternité » (connue ou non).