Albert II de Belgique a-t-il une fille cachée ?

L’histoire ne débute pas en 2015, mais en 1999. C’est l’année pendant laquelle la presse a révélé au grand public l’existence d’une fille non reconnue par Albert II de Belgique. Dans leur discours de Noël de 1994, le couple annonçait :

« La Reine et moi, nous nous sommes remémorés des périodes très heureuses, mais aussi la crise que notre couple a traversée il y a plus de 30 ans. Ensemble, nous avons pu, il y a très longtemps déjà, surmonter ces difficultés et retrouver une entente et un amour profonds »
Si l’on remonte les 30 ans en question à partir de 1994, on en conclut que le discours renvoie aux années 1960. Or, c’est durant cette période que le prince Albert II de Belgique a eu une relation suivie avec la baronne Sybille de Sélys Longchamps. Il est né de cette union une fille, Delphine Boël. La nouvelle sera étouffée jusqu’au seuil du XXIème siècle, car un ouvrage confirmera ce qui était jusque là rejeté en bloc par la famille royale et rangé au rang de pure calomnie. Le journaliste Mario Danneels écrira en 1999 une biographie de la reine Paola, où il révélera l’union extra-conjugale d’Albert II. La réaction du couple royal sera celle que l’on a vu plus haut dans cet article, et la majorité des belges ne lui tiendra absolument pas rigueur de cette aventure datant d’une trentaine d’années en arrière. Toutefois, le couple royal ne va pas jusqu’à assumer l’existence d’une fille hors-mariage, mais seulement la relation extra-conjugale. Le roi des belges et sa fille cachée n’apparaîtront donc jamais en public ensemble, et le monarque niera constamment être le père de cette personne. L’affaire en restera là pendant plusieurs années, avec de fortes présomptions qui ne peuvent être définitivement confirmées.

C’est alors qu’en 2013, l’affaire prend un tout nouveau tournant. Si des rumeurs de l’abdication d’Albert II en faveur de son fils Philippe couraient déjà auparavant, elles se confirment le 3 juillet 2013 à 10h45 ; et si cette abdication signifie la fin de son règne sur le royaume de Belgique, elle signifie également la fin de son immunité juridique. La nouvelle ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd, et en l’occurrence d’une sourde puisque Delphine de Boën en profitera pour intenter une action en recherche de filiation visant l’ancien roi des belges Albert II. L’affaire est encore en cours, et devrait être jugée prochainement. Un test ADN est demandé en justice, que l’ancien roi des belges refuse catégoriquement. En revanche, Jacques Boël, père officiel de Delphine Boël, a bien voulu se soumettre à un test de paternité. Les résultats ne risquent pas de mettre fin à l’affaire puisque le test de paternité en question révèle qu’il n’y a aucun lien de parenté entre Jacques et Delphine de Boël ! Forte de ce constat qui va dans son sens, la fille présumée d’Albert II attend avec impatience le dénouement de ces tribulations judiciaires dans lesquelles elle s’est engagée avec certitude, et pour cause : presque tous les éléments connus tendent pour le moment à étayer la version de Delphine Boël.

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