Test de paternité et hyperfertilité : un nouveau cas au Vietnam ?

 

Il y a quelques mois, le cas d’une américaine avait été révélé par la presse. Cette dernière poursuivait son mari en justice afin d’obtenir une pension alimentaire pour leurs deux jumelles, dont elle réclamait aussi la garde. Le test de paternité demandé par le père avait alors révélé qu’il n’était le géniteur que d’une seule des deux jumelles, ce qui peut sembler très étrange au premier abord. En fait, il s’est par la suite avéré que l’on était en face d’un cas d’hyperfertilité, ou hyperfécondité. La mère des enfants avait eu des rapports non-protégés avec deux hommes au cours de la même semaine. À partir de là, les deux relations ont donné lieu à une fécondation puis à la gestation d’un enfant. Les deux ayant grandi en même temps dans l’utérus, on a tout d’abord pensé à des sœurs jumelles issues du même géniteur jusqu’à ce que le test de paternité vienne révéler le contraire. Le cas était si surprenant que le directeur du laboratoire d’analyses en personnes a dû venir expliquer les résultats de ce test de paternité à la barre.

 

Une affaire similaire a eu lieu au Vietnam, commençant par un père qui a fait état de ses doutes quand aux liens génétiques avec ses enfants. Il expliquait que pour l’un d’entre eux, il trouvait effectivement une ressemblance avec la famille, alors que les traits de l’autre ne ressemblaient à aucun des individus connus dans la lignée. Pour en avoir le cœur net, il a alors demandé à ce qu’un test de paternité soit réalisé. Ses doutes ont été confirmés, puisque le laboratoire a constaté que les enfants avaient la même mère mais pas le même père. Le Dinh Luong, président de l’association de génétique du Vietnam, a expliqué plus précisément ces résultats en évoquant le cas de l’hyperfertilité. Même si ces cas sont difficiles à quantifier précisément, on a pu relever une dizaine de cas documentés à travers le monde.

 

Bien qu’inhabituels, ces cas peuvent être repérés par le protocole du test de paternité si une vigilance accrue est de mise chez les opérateurs. D’autre part, ces cas de chimères insistent sur l’importance des preuves judiciaires dans leur plus grande diversité (et que l’on oublie encore bien souvent). Si le test de paternité avait alors été envisagé seul, la spécificité de ces cas n’aurait pas pu être prouvée ; c’est notamment au regard de la concordance des indices donnés par le test de paternité avec les autres résultats qu’il faut tirer ses conclusions. En droit français, une action en recherche de filiation demandera par exemple de présenter des pièces donnant suffisamment d’indices qui laissent penser que la personne visée est le père biologique de l’enfant. Ce n’est que là que le juge acceptera d’autoriser un test de paternité légal afin de définitivement trancher la question.